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  • Posté le 16 avril 2019.

Lettre ouverte au directeur général de la DGDDI

Merci aux camarades des sections d’Occitanie pour cette contribution

Lettre ouverte
à
Rodolphe Gintz
Directeur Général des Douanes et Droits Indirects

Voici quelques temps, que ce soit dans la presse ou les réseaux sociaux, vous vous
vouliez emphatique sur la préparation de la Douane dans la perspective du Brexit. De leur côté les agents clamaient le contraire et demandaient des renforts et un minimum de reconnaissance après des années de réorganisations brutales, de management inepte, de mépris de notre travail et de notre utilité publique. Le résultat ?
Depuis plusieurs semaines les douaniers sont réunis par un conflit social sans équivalent dans notre administration depuis une quinzaine d’années.

Vous auriez pu choisir la voie du dialogue social et nous faire la preuve que le « nouveau monde » est autre chose qu’une formule creuse, mais vous avez d’abord choisi d’en rester à l’enveloppe du ministre refusée massivement par les agents, puis de jouer le pourrissement. Provocation ou incompétence, pour traiter avec les organisations syndicales ce même ministre a choisi un de vos prédécesseurs, celui dont les agents ont oublié le nom mais qui se rappellent très bien « celui qui avait toujours les mains dans les poches », quelqu’un qui comme vous n’a que faire de la douane et de ses agents, avec lui le dossier sera bien géré à n’en pas douter.

Après les pressions, les menaces voilées, les franches menaces, l’intervention des forces de l’ordre, voici maintenant les sanctions.

Vous avez décidé de lancer une procédure disciplinaire à l’encontre de l’une d’entre nous, une de nos collègues, oui de NOS collègues, vous avez aujourd’hui perdu le droit d’imaginer faire partie de la communauté douanière. Mais des sanctions pour quoi au juste ? Avoir désobéi à des ordres illégaux ? Quand vous faites inscrire dans les ordres de service « fluidification du trafic » nous, pauvres douaniers de base, nous comprenons « mise en danger du territoire » et « facilitation de la fraude ». Ce qui s’apparente à des « services exécutés non-conformes » mérite des sanctions ?

Les sycophantes qui vous entourent auraient du vous expliquer que la majorité des
rapports de services sont en réalité non conformes, la force des services douaniers a
toujours été cette souplesse laissée aux chefs d’équipe pour organiser leur travail le plus efficacement possible
. Cela ne se traduit pas toujours par des résultats immédiats, désolé nous sommes douaniers … pas magiciens.

En tout état de cause, c’est certainement très grave pour que vous ayez pris le temps de signer ces notes vous-même. C’est minable de votre part et de celle des cadres complices de cette mascarade.

Vous voulez entendre la vérité ? Vous voulez faire un exemple, aujourd’hui avec une de nos collègues, demain probablement avec plusieurs autres, vous voulez faire peur aux douaniers, les faire rentrer dans le rang, que vous ne soyez plus obligé de baisser les yeux quand vous devez rendre des comptes à notre ministre de tutelle.

Comble du courage qui vous anime, le 11 avril non seulement vous avez refusé de
recevoir une délégation de douaniers en colère. Ou étiez vous ? Aviez vous mieux à faire que d’exercer la nécessaire démocratie sociale que tout employeur devrait au moins s’obliger ? Pour qui nous prenez-vous ? Des émeutiers ? Des black blocs ? Non, nous sommes des agents de l’État responsables, vos agents, ceux dont vous avez la
responsabilité, ceux dont vous devriez être honoré d’être le représentant.

Que faites vous du dialogue social que l’administration se plaît à crier haut et fort qu’il est indispensable et qu’elle ne fait rien sans en avoir eu un..?

Une chose semble vous échapper, un jour ou l’autre ce conflit social au sein de la maison douane va s’arrêter, le cours classique de la vie de notre administration devra reprendre et vous devrez vous présenter à nouveau devant nos représentants, devant nos collègues dans les services qui seront bien conscient du mépris que vous nous portez. Vous avez fini de détruire la confiance entre les douaniers et le sommet de notre administration, rassurez-vous, nous ne sommes pas déçus, nous n’avions pas d’illusion vous concernant.

Un jour prochain vous quitterez la tête de la DGDDI pour faire bénéficier d’autres
malheureux de votre technocratie, jusqu’à ce jour et au delà, nous serons toujours
présents au service des citoyens.

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