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  • Posté le 22 avril 2020.

Plans de continuité d’activité, plans de reprise d’activité, le grand foutoir !

La chronique CGT Auvergne-Rhône-Alpes du 22 avril 2020

Un peu d’histoire (enfin la petite !) : les administrations et les services publics sont tenus, depuis une circulaire du 26/08/2009, d’organiser un plan de continuité d’activité (PCA), intégrant des mesures pour la reprise d’activité.
Impossible donc de défendre qu’il a fallu s’organiser dans l’urgence pour élaborer ces plans qui auraient dû être disponibles en temps réel et suivant un modèle harmonisé.
Au lieu de ça, nous avons assisté au grand foutoir d’une élaboration locale sur des modèles différents incapables de donner une vision claire de la situation.
Gouverner c’est prévoir, dit pourtant l’adage.

Rappelons que lors de la mise en place du confinement, les plans de continuité d’activité (PCA) ont été élaborés, en tous les cas dans l’interrégion Aura, sans aucune concertation avec les représentants du personnel, et évidemment pas avec les agent·e·s directement concerné·e·s.
Plus même, à la demande exprimée de leur communication, le directeur interrégional avait répondu par la négative, estimant que ces plans ne pouvaient nous être communiqués, ne devant l’être "qu’aux autorités tutélaires".
Ce n’est que sur ordre de la DG que ces plans nous ont finalement été communiqués et encore leurs mises à jour régulières ne le sont pas, ce qui empêche toute vision claire de la situation au jour le jour pour les représentants du personnel.
Ces plans se sont avérés également être très disparates entre les directions, aucun modèle commun n’étant employé. C’est vrai que plus de 10 ans pour se coordonner, ça faisait juste !
A cette observation, le directeur interrégional a répondu que les directions étaient différentes ! Défense de rire : c’est surtout que chaque hobereau local veut faire ce qu’il veut et que le directeur interrégional est incapable d’imposer une méthode. Le voudrait-il d’ailleurs ?
Ces plans ont également un défaut majeur en terme de transparence : le nombre d’agents en présentiel est un nombre théorique des agents mobilisables en présentiel.
Ces plans sont en effet infoutus de fournir au jour le jour la seule information vraiment intéressante : le nombre d’agents présents sur le terrain un jour donné, et où ?
Ce qui permet d’entretenir l’opacité sur la réalité de l’activité dans l’interrégion.
Par ailleurs, aucune de nos propositions pour réduire le présentiel n’a été retenue.
Opacité des chiffres de malades et d’agents en quatorzaine également, comme nous l’avons dénoncé dans notre chronique du 15 avril "l’inacceptable opacité des chiffres".

Après avoir traîné à réduire le présentiel en début de confinement - encore 377 agent.e.s le 18 mars- voilà que les patrons, aujourd’hui bien à l’abri depuis leur postes de commandements, anticipent la reprise d’activité en renvoyant sur le terrain les agent·e·s pour des missions non impérieuses. Nous sommes ainsi passés d’un plus bas à 244 agent·e·s à 293 dernier chiffre communiqué.
Prenons l’exemple d’une brigade dans laquelle le chef d’unité écrit ceci aux collègues le 17 avril : "Veuillez trouver en PJ la cote pour la période du 20 au 30 avril prochain.
Vous constaterez une augmentation du nombre de services LCF tant routiers que mixtes tri postal / routiers, en particulier semaine 18 sur instructions de la division.
Aussi je vous invite à réfléchir dès à présent et à nous transmettre (mais sans urgence !!!) pour le 27 avril prochain vos désidératas de repos pour la période du 15 au 31 mai ; pensez en particulier RC, RH et CA en fonction de vos soldes."
Cela va être facile, notamment pour les collègues qui ont des enfants et qui ne savent pas comment la rentrée va se passer le 11 mai, puisque même le gouvernement ne le sait pas !

PCA, PRA, Continuation d’activité, reprise d’activité, c’est sûr que c’est difficile pour les patrons !
Il est vrai que depuis le cataclysme de 1993, puis depuis 2002, date de mise en œuvre de la LOLF (Loi organique sur les lois de finances) qui a produit les fameux indicateurs de résultat, les patrons douaniers sont plus au point sur les PDA !
PDA pour plan de destruction d’activités avec 6000 douaniers en moins et de multiples bureaux et brigades supprimés.
N’ayons pas la mémoire courte, nos patrons ont toujours été du côté du manche, en cassant la douane et les douaniers pour réaliser leurs petites et minables carrières - mais bien rémunérées !
N’oublions pas les attaques du plan dit stratégique douanier contre lequel nous nous sommes mobilisés depuis plus de 6 ans.
N’oublions pas les funestes projets de transfert d’activités à la DGFIP et la concentration du dédouanement qui condamnent la grande majorité des bureaux de douane et contributions indirectes.
N’oublions pas non plus, pour penser au mouvement social le plus récent, ce qui s’est passé lors de la mobilisation des douaniers en 2019 au cours de laquelle les patrons ouvraient des dossiers disciplinaires pour casser le mouvement.
A Lyon Saint-Exupéry, lors de la manifestation du 25 avril 2019 réunissant plus de 100 douanier·ère·s venu.e.s de toute l’interrégion, l’actuel directeur interrégional accompagné du chef divisionnaire local observaient les manifestants depuis une Clio blanche de l’administration garée le long de la route, se comportant comme des agents des renseignement généraux.
Nous, à la CGT, nous n’oublions pas.

Alors, après avoir été incapables de comprendre les termes impérieux et confinement, les patrons "douaniers" ne comprennent pas ce que signifie une date, et encore pas certaine, un chiffre, le 11 mai.
Décidément, qu’il s’agisse des mots ou des chiffres, ils sont mauvais, ce qui pourrait prêter à rire en temps normal, mais qui est dangereux pour notre santé en temps de pandémie.

Dénonçons et refusons les reprises d’activité anticipées qui ne s’imposent aucunement.
Rappelons que la progressivité de la reprise, c’est au plus tôt à compter du 11 mai.
Résistons ensemble !

Les militants CGT de la région Auvergne-Rhône-Alpes


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