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  • Posté le 26 octobre 2021.

Laboratoire surveillance en Auvergne Rhône Alpes

Le DI ARA a décidé de lancer une initiative servant de laboratoire pour la surveillance.
Cette initiative est lancée sans aucune information, concertation ou consultation des instances nationales.
Initiée au niveau local, elle a pour vocation de se déployer partout sur le territoire.
Nous avons demandé sa suspension en attente de plus d’informations au niveau national, notamment sur les objectifs que cherchent à atteindre l’administration par une telle remise en cause des régimes horaires. Après les marins, se sont tous les agents SU que la DG cherche à fâcher...

Madame la Directrice générale,

Le 18 octobre 2021, le directeur de la DI Auvergne-Rhône-Alpes a communiqué en direction de tous les agents de l’inter-région sur la mise en place « d’un laboratoire de la surveillance ». Celui-ci ayant pour but « d’adapter l’activité des services de la surveillance aux évolutions de l’environnement et aux nouvelles méthodes de fraudes ».

Bien sûr, la CGT ne sera jamais hostile à ce qui peut améliorer l’efficacité des services douaniers mais nous sommes attentifs à ce que les agents ne voient pas leurs conditions de travail se détériorer. Nous le savons, les exigences du métier de la surveillance sont déjà très importantes (sécurité dans les contrôles, horaires postés et jours travaillés atypiques, port de l’équipement…)

Lors du groupe de travail du 11 octobre, le début de cette nouvelle expérimentation avait été annoncée pour le 1er février 2022. À défaut d’une information au niveau national, nous vous demandons de surseoir à la mise en place de cette expérimentation. D’autant plus que certains directeurs, ailleurs sur le territoire, ont la mauvaise idée de lancer des initiatives similaires, mettant les collègues dans des situations anxiogènes jamais vues jusqu’alors. Ces initiatives malheureuses sont à proscrire tant elles portent atteinte à la prévention des risques psycho-sociaux.

En effet, les sujets extrêmement préoccupants et structurants mis en avant nous semblent éloignés des garanties minimales dont doivent bénéficier nos collègues. Une étude d’impact via le CHSCT s’impose donc. Les pistes de modifications, en termes de côte de service, de travail de nuit, d’annualisation de certains services, nous semblent extrêmement contraignantes et de nature à rendre encore plus difficile l’organisation de l’équilibre vie personnelle/vie professionnelle pour les agents de la branche surveillance. La prise en compte de ce facteur est indispensable dans la réflexion menée. Une telle expérimentation ne peut être réalisée contre les douaniers, elle doit être analysée et menée avec eux. Comme vous l’avez dit à de nombreuses occasions, « ce n’est pas à l’agent de s’adapter au travail, mais au travail de s’adapter à l’agent ». Nous souscrivons sans réserve à votre analyse.

Si nous partageons le constat du manque de couverture des axes de fraudes (de jour comme de nuit), le maillage approximatif assumé par l’administration et le manque de personnel en sont, selon nous, les principales causes. Nous vous invitons à reprendre la cartographie élaborée par notre syndicat, l’abandon de certains territoires est bien dû à la politique mortifère de concentration des unités.

C’est ce sujet qui doit être mis en avant prioritairement. Nous devons réfléchir ensemble à l’extension des missions PPF/PPA pour renforcer les effectifs douaniers afin de ne pas abandonner les missions de lutte contre la fraude.

Nous souhaitons donc avoir rapidement des précisions concernant cette expérimentation qui est de nature à rompre le pacte social dans la branche surveillance. Le conflit de 2019 a démontré que celui-ci était particulièrement fragile. Sa remise en cause, à l’instar de celle du régime horaire des marins, est de nature à mettre le feu aux poudres.

Dans l’attente de vous lire, je vous prie de bien vouloir accepter, Madame la directrice générale, mes salutations respectueuses.

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